Elodie Ranchoux

Comment fonctionnent les addictions ?

addiction et dépendance

Et si pour ce premier article, nous abordions un sujet qui questionne souvent… les addictions ! Qu’est-ce que c’est réellement et comment ça fonctionne ? Elles intriguent, paraissent sombres et néfastes, mais finalement, on s’aperçoit qu’il est difficile de les comprendre. L’idée, est qu’à travers ces quelques lignes, vous puissiez en apprendre davantage sur les mécanismes liés aux addictions, car souvent, c’est en les comprenant qu’on parvient à avancer.

Avant toute chose, c’est quoi une addiction ?

S’il y a bien un état qu’il faut retenir, c’est celui de dépendance physique ou psychologique, en lien avec une substance ou un comportement, qui devient difficile à contrôler. Vous l’aurez compris, il existe donc plusieurs formes de dépendances. On peut être confronté aux plus connues comme l’alcool, le tabac, les drogues, l’alimentation, mais aussi aux dépendances les plus discrètes qui regroupent les jeux d’argent, la dépendance au sport, à la technologie et bien d’autres.

Leurs fonctionnements se manifestent par un besoin constant de:

  • Consommer la substance

Et

  • Répéter le comportement

Cela, malgré les conséquences négatives qui en découlent. En somme, le fonctionnement des addictions est complexe et implique plusieurs facteurs.

1. Les phénomènes à l’intérieur de soi

La dopamine

Imaginez le cerveau comme une machine à sous qui libère de la dopamine.

Dopamine: un neurotransmetteur qui provoque la sensation de plaisir et de bien-être.

Chaque fois que vous faites quelque chose qui vous rend heureux, comme faire du vélo ou écouter votre chanson préférée, votre cerveau reçoit l’information et vous donne une petite dose de dopamine, qui correspond donc, à une dose de bonheur.

Le circuit de la récompense

Le fonctionnement du circuit de la récompense repose sur la dopamine. Lorsque la dose de plaisir est libérée, cela crée comme une récompense gratifiante dans notre cerveau, qui cherchera à le répéter à d’autres occasions. C’est un mécanisme naturel, qui est essentiel à notre survie, car il nous pousse à prendre du plaisir dans différentes activités vitales, comme manger.

Mais voilà, si ces comportements sont excessifs, la sécrétion de dopamine sera massive et la sensation de récompense intense. C’est ainsi que le cerveau s’habitue et provoque le besoin de consommer davantage ou répéter le même comportement pour obtenir la sensation initiale de plaisir. De cette manière, la spirale addictive débute.

2. Les phénomènes liés à l’environnement

Bien que le cerveau ait son propre fonctionnement dans la naissance des addictions, il ne faut pas sous-estimer les facteurs externes qu’on retrouve dans notre environnement. En effet, le stress, la pression au travail, les traumatismes peuvent mener à des conduites addictives.

Les substances et/ou comportements peuvent avoir un effet anesthésiant sur notre mal-être. C’est-à-dire que pendant un laps de temps, la libération de dopamine nous offre une pause. La souffrance est moins présente, moins envahissante. Il est facile d’y prendre goût et de glisser doucement vers la dépendance de cet état plus apaisé, laissant pour un temps, les problèmes de côté.

Est-ce qu’on peut se détacher d’une addiction ?

Il n’est jamais bon de négliger l’impact des addictions sur sa santé mentale et physique. Comme toute maladie, il est important de demander de l’aide, autant à ses proches qu’à des professionnels de santé, car vous aurez besoin de vous sentir accompagné et soutenu face à ce quotidien souvent difficile.

Si cela est trop compliqué pour vous d’en parler à un professionnel de santé, commencez par vos proches ou bien l’inverse si vous avez peur de la réaction de votre entourage.

Lors des consultations au cabinet, notre but sera d’identifier ce qui a pu faire naître ces comportements et consommations, car la compréhension de votre fonctionnement peut vous aider à avancer dans cette spirale qui paraît sans fin. Nous travaillerons avec vos propres ressources, à votre rythme afin de vous sentir plus libre face à votre dépendance.

En parallèle, vous pourrez aussi solliciter un addictologue, un psychiatre ou un centre de soin, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) dans le but d’avoir un accompagnement pluridisciplinaire.